Histoire du village

Eléments d'histoire

 

 

La Préhistoire

Le territoire de la commune de Saint-Cézaire-sur-Siagne a livré beaucoup de traces montrant une présence humaine à l'époque préhistorique, sous la forme de sépultures pour les plus anciennes et d'habitats, fortifiés ou non, pour les plus récentes. Ce territoire est ainsi connu pour appartenir à l'un des secteurs de France recélant une des plus fortes concentrations de tombes mégalithiques. Celles-ci, principalement des dolmens, remontent au néolithique ou au chalcolithique (début de l'Age du Bronze). Parmi les habitats non fortifiés, on dénombre essentiellement des grottes ou abris sous roche (grotte de la Baume, grotte du Guano…) ; à la même époque, d'autres cavités, principalement des avens, ont été utilisées comme lieux funéraires (aven du Trou Camatte). Les habitats fortifiés recensés (enceintes de Camp Long, de Colle Basse…) sont construits en pierre sèche et caractéristiques de l'Age du Fer, mais certains perdurent durant l'époque romaine, voire le haut Moyen Age.

 

L'Antiquité romaine

Durant l'Antiquité romaine, une occupation humaine est abondamment attestée un peu partout sur le plateau et les collines qui le dominent au nord, par la découverte de fragments de céramique ou de tombes sous tegulae (grandes tuiles plates). Cet habitat, dispersé, est celui d'une société presque exclusivement rurale. Il faut cependant noter la présence d'une famille d'origine aristocratique, vraisemblablement liée à la cité de Fréjus, qui a laissé sa trace sous la forme d'un sarcophage portant une inscription funéraire.

 

 

Le Moyen Age

Après un haut Moyen Age resté, comme dans toute la région, très discret à la fois dans les textes et sur le terrain, les sources d'archives signalent, au plus tard en 1113, l'existence d'une église, ce qui suppose alors la présence sur ce territoire d'une population d'importance non négligeable. Cette église est dédiée à saint Césaire, qui a été moine au monastère de Lérins avant de devenir évêque d'Arles. Au cours du XIIe siècle, l'abbé de Lérins et l'évêque d'Antibes s'en disputent la possession ; elle finit par échoir à l'évêque et, après lui, au chapitre cathédral.

Dans le courant de la première moitié du XIIe siècle, un aristocrate, qui a très probablement construit son château non loin de l'église, lui donne le nom de celle-ci et l'adopte lui-même comme patronyme ; c'est ainsi que naissent le fief, puis le village, de Saint-Cézaire. Ce château n'est pas localisé précisément, mais se dressait vraisemblablement au cœur de la partie la plus ancienne du village actuel. Les droits sur la seigneurie tombent ensuite entre plusieurs mains et, vers le milieu ou la deuxième moitié du XIIIe siècle, l'un de ces coseigneurs érige un second château ; celui-ci est conservé et abrite aujourd'hui la mairie.

Peut-être dès le XIIe siècle ou au plus tard dans la première moitié du XIIIe, la population a été regroupée auprès du château, en développant un village. On ne sait pas si celui-ci a été dès l'origine enfermé dans une enceinte ; c'est au moins le cas au XIVe siècle. Par la suite, durant cette période difficile de tous les points de vue qu'est l'extrême fin du Moyen Age, le village de Saint-Cézaire comme tous ceux de la région voit sa population décliner, sans être cependant totalement déserté, contrairement à certaines agglomérations voisines, telles Cabris. C'est ainsi qu'au sortir du gros de la crise, en 1471, on y dénombre encore 16 "maisons habitées".

Comme dans toute la région, le rassemblement de la population pour constituer le village a très rapidement fait disparaître toute trace de l'habitat dispersé ancien. Dès lors, il est évident qu'une part du territoire – qui n'était donc plus habité – a été destinée à la culture mais aussi à l'élevage, mais l'on est très peu renseigné pour cette époque dans ce domaine.

 

 

L'époque moderne

Malgré l'impact des Guerres de Religion, la démographie et l'économie de Saint-Cézaire se redressent dès la fin du XVIe siècle. Après plusieurs décennies d'absence ou d'insuffisance d'entretien, les maisons sont à reconstruire. C'est ce qui est fait, en les modernisant : les nouvelles maisons sont toutes maçonnées à la chaux ; elles s'élèvent sur plusieurs niveaux, desservis par un escalier intérieur. Le village commence ainsi à prendre un aspect proche de celui que présente aujourd'hui sa partie la plus ancienne, entre la mairie et le bord du plateau. On y compte déjà 100 maisons en 1608 et à peu près autant en 1698, date à laquelle elles abritent 162 familles (soit dix fois plus que deux siècles auparavant). Du fait de ce développement et du fait aussi d'une certaine période de sécurité qui se met en place après la fin des Guerres de Religion (rappelons que l'Edit de Nantes est publié en 1598), certaines constructions commencent à apparaître hors de l'enceinte médiévale, à l'est de celle-ci, en bordure du plateau, et ce dès le début du XVIIe siècle. Dans les premières décennies du XVIIIe siècle, la population continue à augmenter et elle atteint les 275 familles en 1728 ; c'est l'époque où vient d'être construite l'église actuelle, remplaçant l'édifice médiéval. En 1765, ce sont 1026 Saint-Cézariens qui occupent 165 maisons (soit six personnes, c'est-à-dire un ou deux couples et leurs enfants, par maison).

C'est à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, par deux cartes anciennes essentiellement, que l'on commence à mieux connaître la façon dont était exploité le territoire de la commune. Même si ces cartes n'indiquent pas de façon très fine ce qu'a été l'exploitation du sol à cette époque, elles s'accordent pour montrer qu'en cette seconde moitié du XVIIIe siècle, une nouvelle forme d'habitat dispersé s'est largement diffusée sur l'ensemble du territoire. D'ailleurs, le cadastre de 1819, qui dresse un état des lieux détaillé, figure sur tout le plateau qui représente la majeure partie du territoire communal, des zones boisées plus ou moins étendues interrompues par endroits de vastes zones de parcelles cultivées ; sur ces dernières sont réparties de nombreuses constructions (bastides, cabanons, bergeries et simples enclos). Faute de disposer pour l'instant d'études plus poussées, on peut proposer que ce nouvel habitat dispersé se soit implanté, peut-être vers la seconde moitié du XVIIe siècle, plus probablement au début ou au cours du XVIIIe.

 

L'époque contemporaine

Au cours de la première moitié du XIXe siècle, le chiffre de population évolue lentement, en passant de 1099 habitants en 1793 à 1486 habitants en 1851. Dans ce contexte, dès le tout début du XIXe siècle, de nouvelles maisons apparaissent dans l'agglomération, principalement situées à l'est de la nouvelle église paroissiale, dans un quartier dont l'urbanisation avait été prévue dès la fin de l'Ancien Régime.

Durant la seconde moitié du XIXe siècle et le début du XXe, le chiffre de population diminue d'abord lentement jusqu'en 1906 où il est de 1240 habitants, puis beaucoup plus rapidement puisqu'on ne compte plus que 1043 habitants en 1911, 754 habitants en 1921, 680 habitants en 1926. Ce déclin démographique s'explique vraisemblablement en partie par l'attrait des industries alors développées à Grasse, mais il est bien sûr accentué par les décès qui surviennent lors de la guerre de 1914/18. Néanmoins, durant cette période, les revenus liés à l'exploitation de l'olivier, accumulés dans les décennies précédentes, sont investis dans la création de deux nouvelles zones urbaines, l'une au nord du village médiéval, l'autre à l'est. Les familles aisées cherchent ainsi à délaisser le secteur le plus ancien de l'agglomération au parcellaire exigu pour occuper des quartiers neufs où l'urbanisme est plus aéré et leur donne la possibilité de disposer de jardins au pied des façades opposées à la rue. Dans le même temps, on assiste à une forte décadence de l'activité agricole, qui entraîne un abandon progressif de beaucoup de parcelles jusque là cultivées et de la plupart des constructions destinées à l'élevage.

Après la guerre de 1914, le redémarrage démographique est extrêmement lent. Il n'a pas encore eu lieu en 1946 (669 habitants) et ne s'amorce que très timidement à partir des années 60 (809 habitants en 1968). Il s'accélère en revanche nettement à partir des années 80 (1578 habitants en 1982, premier dépassement du chiffre maximal antérieur : 1486 habitants en 1851). Mais ce renouveau se trouve accompagné du choix d'une toute nouvelle forme d'habitat. On ne cherche plus à résider dans l'agglomération mais à construire sa maison au centre d'une parcelle de terrain qui puisse constituer autour d'elle un jardin d'agrément. C'est ainsi que l'extension du village s'interrompt pour laisser apparaître dans les zones anciennement cultivées, proches ou éloignées de l'agglomération, des villas isolées, installées sur des parcelles de surface de plus en plus réduite.

Jean-Claude Poteur

 

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